9 rue de Château-Landon
Bureau 28   rez-de-chaussée
75010 PARIS
Tél : 01 42 09 78 55  SNCF 715 563

 

En 1870, l’Empire français déclarait la guerre au royaume de Prusse. En 1872, Frédéric Jacqmin (1820-1889), polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, directeur de la Compagnie des chemins de fer de l'Est (1872-1889) a fait un bilan critique au cours de conférences à l’école des Ponts et Chaussées. Il en est sorti un ouvrage de 379 pages relatif aux chemins de fer pendant ce conflit. J. Castel en a tiré des extraits avec, en avant-propos, quelques informations sur cette guerre.

 

Chronologie de la guerre 1870-1871 à l’Est

 

 

Les premiers combats

N° 48 carte déplacements

 Le 19 juillet 1870, la guerre est déclarée par l’Empire français à la Prusse, suite à la dépêche dite « d’Ems » volontairement offensante envers la France, publiée par le chancelier Bismarck. Les Allemands, coalition d'États allemands dirigée par la Prusse, dispose de 500 000 hommes, la France, en 15 jours, ne peut rassembler que 265 000 hommes. Le 28 juillet, Napoléon III, accompagné du prince impérial, le sous-lieutenant Louis-Napoléon Bonaparte âgé de 14 ans, se rend à Metz pour prendre la tête de l'armée.

Le 4 août, la IIIe armée allemande du Kronprinz (prince héritier), le futur Frédéric III (1831-1888), franchit le Lauter, les premiers combats commencent à Wissembourg avec l’avant-garde de Mac-Mahon. Le 6 août, à Frœschwiller-Wœrth, les troupes prussiennes du Kronprinz mettent en déroute les troupes de Mac-Mahon contraint à la retraite. La route de l’Alsace est ouverte. A Forbach-Spicheren, la division du général Frossard est écrasée suite à l'inaction de Bazaine, jaloux de Frossard. Le siège de Bitche commence le 8 août.

Le 12 août, Napoléon III remet le commandement suprême à Bazaine et demande à Mac-Mahon de se déplacer sur Châlons pour couvrir Paris. Suite à l’avancée allemande, Bazaine rejoint Metz avec les armées de Lorraine. Pour éviter le rapprochement de Bazaine et Mac-Mahon, les Allemands vont contourner Metz par le Sud puis l’Ouest coupant ainsi la route de Verdun. Le 14 août, Nancy est occupée. Mac-Mahon arrive à Châlons. Le 16 août, début du siège de Strasbourg par l'armée prussienne. Les Allemands arrivent à Toul.

Du 14 au 18 août, combats dans les environs de Metz à Borny, Rezonville puis à Saint-Privat – Gravelotte, où les troupes de Bazaine subissent une défaite qui l’oblige à s’enfermer dans Metz. Le 20 août, le siège de Metz par la IIe armée prussienne commence.

Le 30 août, à Beaumont un corps d'armée chargé de défendre le flanc de l'armée de Mac-Mahon, en route par le Nord pour rejoindre Bazaine à Metz, est défait par l'armée du prince de Saxe (Albert Frédéric de Saxe (1828-1902), le futur roi Albert 1er). L'armée de Mac-Mahon, désorganisée, se replie sur la citadelle de Sedan.

 

Carte metz

 

Sedan tombe

SedanLe 31 août, deux armées prussiennes sous les ordres des princes royaux de Prusse et de Saxe sont à Sedan. Guillaume Ier, roi de Prusse, et Bismarck, son chancelier, sont présents.

Le 1er septembre, bataille de Sedan. Napoléon III engage ses troupes commandées par Mac Mahon contre celles du général en chef Von Moltke. Afin d'éviter l'encerclement de la citadelle, les chasseurs d’Afrique du général Margueritte (Jean-Auguste Margueritte (1823-1870) – mort au combat) effectuent d'héroïques mais vaines charges sur le plateau de Floing (flanc ouest).

Encerclé et sous le feu de l'artillerie des États allemands, Napoléon III fait hisser le drapeau blanc pour éviter un massacre. Il est 16h30, la bataille est perdue. Le général de Wimpffen (Baron Emmanuel Félix de Wimpffen 1811-1884) commande la reddition de la ville.

Le 2 septembre, l'empereur français est fait prisonnier. Après six mois de captivité, il rejoindra l’Angleterre où il finira ses jours le 9 janvier 1873. De Wimpffen et Von Moltke signent l'acte de reddition au château de Bellevue à côté de Sedan. Le bilan de cette bataille est de : 15 000 Français tués ou blessés, 91 000 prisonniers. 10 000 hommes ont réussi à se replier sur Paris. Du côté allemand : 10 000 morts ou blessés.

 

La guerre continue avec les républicains

A partir du 3 septembre les troupes allemandes se dirigent vers Paris pour l'investir. Le 4 septembre 1870, la IIIe République est proclamée par Gambetta (1838-1882) au nom du peuple qui, après une journée d’émeute, a envahi la Chambre des députés avant de se rassembler place de l’Hôtel de Ville. L’empereur est déchu. Mais la guerre continue et devient une guerre républicaine.

Le 14 septembre, c’est la reddition de Toul et le 19 septembre, c’est le siège de Paris. Le 28 septembre, Strasbourg cède et le 27 octobre, Bazaine, dépassé par la situation à Metz, finit par se rendre sans condition. Le 3 novembre, début du siège de Belfort qui va résister héroïquement sous le commandement de Denfert-Rochereau (surnommé le lion de Belfort). Le 18 février, le gouvernement de défense nationale donne l'ordre de rendre les armes. Les défenseurs doivent quitter la ville, avec les honneurs, munis d'un laissez-passer.

Le 24 novembre, c’est la capitulation de Thionville et le 1er décembre, celle de Montmédy. Dans la nuit du 9 au 10 décembre, le fort de Ham dans la Somme, occupé par les Prussiens, capitule et tombe aux mains des troupes françaises. C'est la seule capitulation prussienne pendant cette guerre. Ensuite, l’invasion allemande s’étend en région parisienne et vers Dijon (30 octobre), Amiens (27 novembre), Orléans (5 décembre), Le Mans (12 janvier), Saint-Quentin (19 janvier).

 

Fin de la guerre

Le 26 janvier, reddition de Paris après un hiver terrible. L’armistice est signé le 28 janvier 1871. La guerre valait à la Prusse le couronnement de son souverain à Versailles comme empereur allemand. Après les préliminaires du 26 février, le traité de paix est signé le 10 mai à Francfort-sur-le-Main. La France perdait l’Alsace, sauf Belfort suite à sa résistance mémorable, et une partie de la Lorraine et payait une indemnité de 5 milliards de franc-or.

 

 

Quelques évènements relatés par Frédéric Jacqmin

 

Avant la guerre

Le 15 juillet 1870, la Compagnie de l'Est reçoit du ministre des travaux publics un arrêté aux termes duquel elle est requise « de mettre tous ses moyens de transport à la disposition du ministre de la guerre. Les trains de voyageurs et de marchandises peuvent être suspendus sur toute l'étendue du réseau. ». Les préparations commencent alors le lendemain au soir. Le 26, à minuit, soit 10 jours après, la compagnie a composé 594 trains et transporté à la frontière 186 620 hommes, 52 410 chevaux, 5 162 canons ou voitures, 995 wagons de munitions.

 

Le début des hostilités

Le lendemain de la bataille de Forbach (6 août), les Allemands occupent le chemin de fer jusqu'à Rémilly. Ils prennent en même temps possession de l'embranchement de Béning à Sarreguemines. Du point de vue du chemin de fer, la perte de Forbach a pour conséquence de priver les Français de toute la ligne frontalière de Forbach à Haguenau ainsi que le matériel échelonné dans les gares sauf celui abrité par le canon de la petite place de Bitche.Bitche 1870

Le dernier train français quitte la gare d’Haguenau, le 7, à 3 h du matin. Le premier train prussien y entre à 10 h, après avoir réparé les voies démontées entre Haguenau et Wissembourg. Les Allemands coupent les voies de la ligne principale de Paris à Strasbourg, vers Brumath, et le même jour des patrouilles apparaissent à Schiltigheim.

uhlansLe 8 août, des uhlans coupent les fils télégraphiques à la station de Fegersheim sur la ligne de Strasbourg à Bâle, et le service est interrompu. Malgré cela, le lendemain matin, le chef de gare à Schlestadt (aujourd’hui Sélestat) arrive avec une machine à Strasbourg et le service reprend entre cette ville et Mulhouse. Dans la nuit du 11 au 12, les Allemands, contournant Strasbourg, coupent la ligne de Barr entre les stations d'Entzheim et de Holtzheim. Le service devient impossible sur cette ligne.

Les uhlans arrivent aux portes de Schlestadt le 10. L'autorité militaire française fait cesser le service sur l'embranchement de Sainte-Marie-aux-Mines, coupe les ponts en deçà et au-delà de Schlestadt et le 22, elle prescrit l'incendie de la gare. Tant que durent les sièges de Strasbourg et de Schlestadt, il est impossible aux Allemands de se servir des chemins de fer en Alsace ; aussi l'invasion se fait par terre.

 

La ligne de Rémilly à Pont-à-Mousson

Le 15 août, les trains allemands arrivent à Rémilly. Afin de contourner la place de Metz, les Allemands construisent une voie qui s’embranche sur la ligne de Metz à Forbach pour aboutir au chemin de Metz à Nancy, à côté des forges de Pont-à-Mousson. Cette voie ne possède pas de contre-fossés. L'écoulement des eaux transversales se fait par des buses en bois ou en fonte. Les traverses reposent sur le sol, sans ballast, sauf aux deux extrémités de la ligne. Les rails proviennent soit de la Compagnie de l'Est et de sociétés locales, soit de voies démontées sur des lignes d'embranchement.

Commencés le 16 août, immédiatement après la bataille de Gravelotte, les travaux se terminent fin septembre sur une longueur de 36 km soit une moyenne d'environ un kilomètre par jour, dans un pays accidenté. La ligne est mal établie, peu stable, avec d’importants déraillements. Le coût a été sûrement élevé pour des services à peu près nuls. Les ingénieurs allemands auraient très certainement amélioré cette situation mais la chute de Metz permet de reprendre l'exploitation des lignes du réseau de l'Est. Cette voie devient donc inutile. Elle a été supprimée depuis.

tracé rémilly mousson

Les blessés à Metz

wagon ambulanceLes batailles de Gravelotte et de Saint-Privat du 18 août entraînent un grand nombre de blessés occupant tous les édifices publics et beaucoup de maisons particulières de Metz. Le directeur des ateliers de Montigny a l'idée d’aménager des wagons restés à Metz pour constituer une ambulance. 273 wagons couverts appartenant à toutes les compagnies françaises ainsi qu'à diverses administrations allemandes, sont disposés en alignements sur la place de l'Esplanade. Du 1er septembre au 15 novembre, jour de la fermeture, l'ambulance reçoit 5 861 blessés.

Les wagons sont munis de hamacs superposés. Au centre, un espace est laissé libre pour les salles de pansement, des cuisines et magasins. Un inspecteur des ateliers est nommé directeur de l'ambulance sous wagons. Dans la publication faite sur le blocus de Metz, le conseil municipal, après avoir signalé l'insuffisance de la plupart des ambulances, ajoute : « II faut en excepter l'hôpital sous wagons où les ouvriers et employés de la Compagnie de l'Est formèrent immédiatement un service homogène, composé d'hommes d'une intelligence et d'une honnêteté éprouvées. »

 

Destructions

Les journaux allemands citent la ligne de Nancy à Vesoul comme l’un des plus remarquables exemples de la rapidité avec laquelle les Français ont accumulé les dégâts pour arrêter la marche des armées allemandes. Sur cette ligne, la destruction des ouvrages est faite sans hésitation, et les Français sacrifient : le pont de Langley sur la Moselle (15 août) près de Charmes, celui de l'Euron (13 octobre) près d'Einvaux, le même jour, le viaduc de Bertraménil, près d'Épinal, le grand viaduc de Xertigny (image ci-dessous), le viaduc d'Aillevillers-Plombières.

Ces sacrifices ne sont pas inutiles, les Allemands ne rétabliront la circulation jusqu'à Épinal que le 15 novembre et vers Vesoul que le 10 mars 1871. Mais en ne détruisant pas la ligne de Saverne à Sarrebourg, ni la section de Frouard à Commercy, peut-être que le sort de la campagne eut été moins désastreux pour la France.

Au moment où l'armée de Mac-Mahon s'efforce de rejoindre celle de Bazaine, les Allemands font plusieurs attaques contre les voies, entre Carignan et Thionville. Peu ou point soutenus par les forces françaises, les ouvriers du chemin de fer doivent renoncer au rétablissement des voies. Le 27 août 1870, les deux ponts de Colmey et de Chonvaux, sur la Chiers, sont détruits par les Français. Ils sont rétablis par les Prussiens au moyen d'ouvragXertigny titrees en charpente. Le 1er septembre, le grand viaduc de Donchery, sur la Meuse, près de Sedan, est détruit par les Français. Sur l'ordre des Allemands, le passage est refait en 27 jours par la ville de Sedan. Dix jours après, les Français font sauter le viaduc de Thonne-les-Prés et plusieurs mètres de la voûte du souterrain de Montmédy.

La destruction du grand viaduc de Dannemarie, à 20 km environ de Belfort, contribue à la défense de la place, et pendant près de trois mois la ligne de Nancy à Gray par Épinal est infranchissable aux trains. Autour de Mézières, les Français détruisent sur la Meuse les ponts de Petit-Bois à Charleville, le 22 octobre, de Mohon, le 17 novembre, et de Revin, le 8 janvier. Pour ce dernier, la destruction est très incomplète et la circulation est rapidement rétablie.

Le nombre total des ouvrages détruits pendant toute la durée de la guerre, complètement ou partiellement, s'élève à cinquante-neuf, dont neuf ponts sur la Marne, quatre sur la Seine, trois sur la Moselle, cinq sur la Meuse, un sur la Saône, un sur l'Ognon, un sur le Rhin aux abords de Strasbourg, six sur les rivières de la plaine d'Alsace, quatre sur la Chiers et les quatre grands viaducs cités plus haut. Le grand pont sur le Rhin à Kehl n’est pas compris car il avait été construit à frais communs par la Compagnie de l'Est et le grand-duché de Bade.

Il n’y a pas eu beaucoup de gares détruites pendant la guerre : Strasbourg, détruite aux trois quarts par le bombardement, Schlestadt, détruite par le génie militaire pour la défense de la place, Mourmelon, brûlée par accident par des soldats allemands qui ont fait trop de feu, Peltre, Hettange et Chauvency brûlées par les Allemands.

 

 

Les conclusions de Frédéric Jacqmin

 

La France n'a eu, pour la guerre de 1870, aucune organisation sérieuse des transports militaires, tandis que l'Allemagne en possédait une aussi complète que possible. Pendant la guerre elle-même, tout le monde commandait, et les compagnies de chemins de fer se sont constamment trouvées en présence d'ordres contradictoires ou d'une exécution impossible. Au printemps 1872, enfin, on peut dire que l'industrie des transports est revenue à sa situation normale. Mais, toutes les compagnies se sont retrouvées avec des voies encombrées par des wagons vides devenus inutiles.

Les agents des chemins de fer étaient, sur bien des points, informés avant l'autorité militaire de la marche de l'ennemi. Le général Vinoy raconte, dans son livre sur le siège de Paris : « en arrivant à Mézières, dans la nuit du 30 au 31 août, l'intendance militaire croyait à un succès dans le combat de Beaumont mais que les informations reçues par l'inspecteur du chemin de fer, homme de beaucoup de jugement et d'intelligence, étaient absolument contradictoires et malheureusement, plus conformes à la vérité. ».

L'administration militaire française a fréquemment fait un emploi irréfléchi des chemins de fer pendant toute la durée de la guerre. Elle a pensé qu'un ordre, une fois remis à un chemin de fer, de porter un corps d'armée du point A au point B était fini pour elle et qu'il n'y avait plus rien à faire. C'était une erreur. Un transport par chemin de fer est une opération très complexe.

La règle donnée aux agents du chemin de fer a été la même partout : sauver le matériel roulant, les marchandises, les registres, la caisse et les appareils télégraphiques. Et cette règle a été très fidèlement suivie. Quant aux employés, ils étaient libres de quitter la gare avec leurs familles et leurs bagages, ou de rester dans les bâtiments en partageant le sort des habitants des villes occupées par l'ennemi. Le plus grand nombre a suivi ce dernier parti en restant à son poste.

Loin d'assurer un avantage, l'emploi du chemin de fer a causé un véritable trouble. Il aurait fallu avoir le courage de ne pas s'en servir. Il semble qu’au début de la campagne, les troupes françaises avaient oublié les grandes opérations faites à pied par nos pères et de notre temps par nos ennemis.

Les chemins de fer sont un admirable instrument. Mais une fois sur le théâtre des opérations militaires, il ne faut l'employer qu'en arrière de ces opérations. Par exemple, le 9 août, le maréchal Canrobert pouvait, en suivant la route de terre, se trouver le 12 ou le 13, avec ses 30 000 hommes et son artillerie, sur les plaines où devait s'engager la bataille de Gravelotte. Mais en se servant du chemin de fer, l’infanterie et artillerie se sont retrouvées éparpillées et dispersées.

Ses solutions :

  1. Constituer au ministère de la guerre d'une manière permanente, et au même titre que les comités de l'artillerie et du génie, un comité militaire des chemins de fer. Il centraliserait à Paris tous les renseignements relatifs aux chemins de fer français et étrangers et à leur emploi en temps de guerre. Il étendrait son action sur toute la France par l'intermédiaire de commissions de lignes et de commandements d'étapes.
  2. Réviser, en les simplifiant, les règlements de 1855 sur le transport par chemins de fer des troupes et du matériel.
  3. Prendre des mesures pour assurer en route la nourriture des hommes et des chevaux.
  4. Faire entrer dans l'éducation régulière de toutes les troupes les manœuvres à faire, soit dans une gare de chemin de fer, soit en pleine voie, pour monter dans les trains ou en descendre, charger et décharger le matériel militaire. Ces exercices seraient permanents et se feraient au même titre que les manœuvres de mobilisation, de concentration, ou que les manœuvres purement militaires.
  5. Comprendre dans les manœuvres de la cavalerie la défense et l'attaque à grande distance des lignes de chemins de fer prévoir à cet égard un outillage spécial.
  6. Faire autographier et distribuer à profusion dans tous les régiments, dans tous les établissements militaires, nos cartes aux 320 millièmes et au 80 millièmes. Vulgariser par tous les moyens possibles dans notre pays l'étude et la connaissance de la géographie, et imiter la Bavière qui, dans la dernière guerre, a, dit-on, distribué aux troupes allemandes 270 000 cartes.
  7. Compléter, dans un certain nombre de gares, les moyens d'utilisation des quais de chargement et de déchargement par la création de rampes d'accès.
  8. Comprendre dans les livrets de la marche des trains de chaque grande compagnie un certain nombre de trains facultatifs tracés en vue des besoins militaires et pouvant être utilisés au reçu d'une dépêche.
  9. Créer dix à douze sections militaires de campagne, analogues aux sections allemandes et destinées à assurer la réparation des voies et des ouvrages détruits par l'ennemi.
  10. Relier nos arsenaux et nos établissements militaires au réseau général des chemins de fer, partout où cette jonction n'existe pas encore.
  11. Créer en dehors des villes, et avec exclusion de toute population civile, des ouvrages spéciaux protégeant soit un souterrain, soit un grand ouvrage d'art, soit une bifurcation, et comportant des dispositions qui permettent, comme complément et prolongation de la défense du territoire, la destruction complète du passage longuement protégé.

Frédéric Jacqmin conclut son ouvrage ainsi : « Dans la dernière guerre, l'emploi irréfléchi des chemins de fer a été une faute fréquemment commise ; l'étude seule empêchera de retomber dans cette faute. Elle permettra, Dieu aidant, d'obtenir tous les services que le pays est en droit d'espérer, dans la guerre comme dans la paix, de la plus grande œuvre des temps modernes. ».

 

Sources :

 

Les textes

Grand Larousse encyclopédique

Gallica : Les chemins de fer pendant la guerre de 1870-1871 : leçons faites en 1872 à l'École des ponts et chaussées / par F. Jacqmin

 

Les images

Les plans des batailles de Sedan et Metz sont tirés de la « carte murale des guerres allemandes - françaises 1870 /71 » dessinée en 1896 par Oswald Meinke (Wandkarte zum deutsch - französischen Kriege 1870/71))

Les uhlans : Feuilles de Route - Des Bois de Verrières à la Forteresse de Breslau de Paul Déroulède (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6349751j)

Le wagon-ambulance : Histoire populaire de la Guerre de 1870-71 par le Commandant Rousset (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3041154w)

Carte du Réseau de la Compagnie de l’Est : https://trains-et-trainz.fr

La gare de Bitche 1870 : archives T2SB (Train touristique Sarreguemines Bitche)

Le viaduc de Xertigny (image retouchée) : Le viaduc de Granges à Xertigny (13870346774).jpg Olivier Joseph license sous CC BY 2.0